1992, je ne t'oublierai jamais !

assets/images/tests/alone-in-the-dark-2024/alone-in-the-dark-2024_p1.jpg
Beaucoup pensent que la naissance du genre survival horror est arrivée avec Resident Evil en 1996, cependant, pour rendre à César ce qui lui appartient, ce n'est pas du tout le cas. Alone in the Dark du légendaire Frédérick Raynal fût le premier port étendard du genre il y a de cela 32 ans. Les plus jeunes n'ont certainement pas connu ce titre qui accuse un certain âge mais si l'on vous parle d'un manoir hanté par des monstres ou des chiens qui cassent la fenêtre pour vous attaquer, ce n'est pas au bébé de Shinji Mikami qu'il faudra se référer. Si la licence phare de Capcom se dirigeait vers une mise en scène à l'américaine, l'œuvre de Raynal s'inspirait clairement de H.P. Lovecraft pour mettre en avant son mythique manoir de Derceto. Nous sommes en 2024, après plusieurs reports le reboot de la franchise est enfin arrivé et sachez-le tout de go, il lui aurait fallu (vraiment) encore plus de temps pour être à niveau.

Un réinterprétation bourrée de références.

assets/images/tests/alone-in-the-dark-2024/alone-in-the-dark-2024_p2.jpg
Alone in The Dark 2024 vous propose, tout comme l'original, de visiter le manoir de Derceto (ainsi que ses rêves) via les deux mêmes protagonistes qu'à l'époque : Edward Carnby et Emily Hartwood. Cette dernière ne s'y rend plus en tant qu'héritière après la mort de son oncle Jeremy, mais plutôt pour enquêter sur sa disparition en présence du célèbre détective privé. Les deux aventures sont relativement identiques, seules les cinématiques, les rencontres et le rêve (propre à chaque personnage) sont différents et c'est là que le premier défaut se fait ressentir. Nous aurions clairement aimé que les histoires soient conjointes afin que les rencontres ne fassent pas passer l'un ou l'autre pour un fou. Si le titre est bourré de références à la trilogie éditée par Infogrames à l'époque (NDLR : seul le premier a été réalisé par Frédérick Raynal) avec ses écrits, ses personnages et tout ce qui entoure la saga originelle, on perd totalement l'effet de peur que nous fait, encore aujourd'hui, ressentir l'opus de 1992. Le fait de mettre en avant le passé et la psychologie des deux protagonistes dans un Derceto qui n'est plus un manoir hérité mais bien un asile de fou, fait perdre tout son charme à l'intrigue. Le côté positif de ce jeu est que l'on désire vraiment savoir ce qu'il se passe dans cet univers bizarre, connaitre le dénouement, comprendre ce qui rend l'endroit si attirant en visant chaque pièce de bout en bout mais pour le reste, il ne suffit pas d'utiliser son budget pour deux acteurs connus afin de faire vendre un titre qui déçoit à chaque moment où l'on pense qu'il va surprendre.

Un jeu extrêmement daté et pas fini !

assets/images/tests/alone-in-the-dark-2024/alone-in-the-dark-2024_p3.jpg
Que de soucis rencontrés durant cette phase de test ! le titre plantait toujours au début des chapitres 2 et 5 ce qui demandait de le relancer maintes et maintes fois afin d'espérer pouvoir avancer mais, avec du courage, il fallait bien voir si le reste aurait pu sauver la mise et ce n'était pas le cas. Le gameplay est daté avec des soucis audio quand on utilise son arme (le bruit du tir arrive après avoir touché l'ennemi), quand les protagonistes parlent (il arrive souvent que les phrases ne soient pas terminées) et même quand les documents sont récités il arrive que tout ne soit pas lu ou pire que les textes ne soient pas traduits ce qui rend l'accessibilité mauvaise. Que dire des moments de frustration quand votre personnage se bloque dans le décor ce qui vous oblige à recharger votre sauvegarde précédente ou quand les boutons d'interaction n'apparaissent plus et qui vous demande de refaire la même manipulation dans les menus, pensons également aux chasseurs de Succès/Trophées dont certain ne se débloquent même pas. Parlons aussi des textures qui sont moches, qui s'affichent en retard, que ce soit en mode performance ou qualité. Le bestiaire est ridicule, sans aucune inspiration et le seul combat de boss qui vous attendra à la fin est d'une ringardise sans égal. Seul point positif à souligner, l'ambiance et les musiques sont plutôt chouettes, mais si on additionne le tout au scénario raté, cela ne vous marquera pas !

Galerie Photos

Vidéo

Les plus Les moins

Points positifs

  • L'ambiance et la musique
  • Le doublage français convainquant

Points négatifs

  • Un scénario ringuard
  • Un total manque de finition
  • Un gameplay daté
  • Des bugs, des bugs et encore des bugs !

En conclusion

4
Rendre hommage à un mythe, un pionner, n'est pas chose aisée j'en conviens mais tout de même ! Où est passé le contrôle qualité avant l'envoi des codes pour les testeurs ? C'est incroyable d'avoir un jeu pareil entre les mains en 2024 (malgré plusieurs reports). La hype était totale pour moi à son annonce, le fait que le tout soit adoubé par son créateur original semblait être un gage de qualité mais on se retrouve vite triste et démuni devant tant de laxisme avec une telle franchise. Alone in the Dark 2024 est un titre à oublier même si cela va être dur car j'en attendais tellement...

Testé par Anthony TAELMAN (Tùni)

Tùni
"Joueur depuis ma plus tendre enfance, j'ai pris la première claque de ma vie en 1996 avec Resident Evil. Créateur en 2012 de CN Play, et toujours à sa tête, mon expérience de nombreuses années dans le domaine du jeu vidéo est maintenant au service de ma talentueuse équipe."
Partager le test