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L'autorité brésilienne valide le rachat d'Activision par Microsoft sans aucune concession.

Alf par Alf le 06/10/2022
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L'info est tombée dans la nuit et a déjà fait couler pas mal d'encre, l'organisme chargé de réguler la concurrence (CADE) au Brésil vient d'annoncer autoriser le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft sans aucune concession.

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"Conformément aux articles. 13, XII, et 57, I, de la loi n° 12.529, de 2011, je décide d'approuver cette fusion sans restrictions."
Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique Brésilien.

Rachat validé, et cela, même si Call of Duty devenait une exclusivité Xbox

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Alors que la FTC vient tout juste d'annoncer qu'elle rendra son verdict début novembre, l'autorité brésilienne a jugé que cette fusion était tout à fait acceptable et qu'elle ne nuirait pas aux consommateurs.

La CADE estime que ce rachat n'est en rien anti concurrenciel, et cela, même si Xbox décidait de rendre la licence Call of Duty exclusive :

"Compte tenu de l'énorme popularité de Call of Duty, il est raisonnable d'en déduire que si les jeux Activision Blizzard n'étaient plus disponibles sur les consoles Sony, les utilisateurs de PlayStation pourraient décider de migrer vers Xbox, voire un PC, pour continuer à avoir accès aux jeux de franchise. D'un autre côté, il est également raisonnable de supposer que si les prochains jeux Call of Duty devenaient exclusifs à l'écosystème Microsoft, les joueurs fidèles à la marque PlayStation pourraient simplement abandonner la série, migrant leur demande vers d'autres jeux disponibles sur leur console préférée."


Pour l'autorité brésilienne, il n'est absolument pas question de contraindre Microsoft à garantir le caractère multi-plateforme de Call of Duty, et cela, malgré les arguments avancés par PlayStation qui se voulaient pour le moins alarmistes.


L'autorité brésilienne remet PlayStation à sa place.

Depuis plusieurs mois, maintenant, PlayStation fait tout son possible pour empêcher ce rachat ou du moins le gêner. Cela a donné lieu à quelques échanges musclés par presse interposée entre Phil Spencer et Jim Ryan. De manière quelque peu maladroite et pouvant même parfois être qualifié de malhonnête, Jim Ryan plaide pour sa cause. Il y a quelques semaines de cela, lors d'une interview, il déclarait que cette acquisition n'allait pas dans l'intérêt des clients Playstation, et cela, alors que Phil Spencer avait garanti publiquement que Call of Duty resterait multi-plateformes au-delà des accords déjà signé. Ryan avait rendu publique la proposition de Microsoft et estimait que les 3 ans supplémentaires en plus du contrat actuel n'étaient pas suffisants. Et bien, il semblerait que la CADE ne partage pas du tout son avis. Et afin de remettre les pendules à l'heure elle rappelle à ceux qui ne l'auraient pas encore compris que son rôle n'est pas de défendre les intérêts des compagnies, mais avant tout de défendre celui des consommateurs :


" En outre, il est important de souligner que l'objectif central des activités du CADE est la protection de la concurrence en tant que moyen de promouvoir le bien-être des consommateurs brésiliens, et non la défense des intérêts particuliers de concurrents spécifiques [...] on ne peut pas perdre de vue le fait que le détenteur du patrimoine juridique protégé par la loi n° 12 529/2011 est la collectivité, et non le concurrent/agent économique en tant qu'entité individuelle. "



Si la CADE a estimé nécessaire de rappeler sa fonction première, c'est probablement parce que certains partis ont semblé l'oublier au travers de leur plaidoyer...



Si Nintendo l'a fait alors PlayStation peut aussi le faire !



Afin de justifier sa décision, l'organisme a souhaité s'appuyer sur des exemples concrets de l'industrie du jeu vidéo :

" Nintendo ne compte actuellement sur aucun contenu d'Activision Blizzard pour rivaliser sur le marché. À son tour, Sony a plusieurs prédicats :

- force de la marque, leader mondial depuis plus de 20 ans.

- Vaste expérience dans le secteur. Plus grande base d'utilisateurs.

- Plus grande base installée de consoles.

- Catalogue robuste de jeux exclusifs.

- Partenariats avec plusieurs éditeurs. Consommateurs fidèles à la marque.

[...] Cela devrait contribuer à maintenir la compétitivité de PlayStation dans un éventuel scénario post-acquisition, même face à une éventuelle perte d'accès au contenu d'Activision Blizzard.''



Des arguments pour le moins difficile voir impossible à réfuter et qui pourrait bien servir Microsoft pour la suite des événements.

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FTC, Commission européenne et CMA

Si cette décision va dans le bon sens pour Microsoft, le géant Américain devra encore attendre le verdict du plus importante autorité du marché. D'abord la Commission européenne qui devrait s'exprimer le 8 novembre, puis la FTC quelques jours plus tard, puis finalement la CMA qui a décidé début septembre d'approfondir son étude sur cette acquisition hors norme. L'autorité britannique a jusqu'en mars 2023 pour rendre sa décision. Quoi qu'il en soit, grâce au verdict Brésilien, Microsoft dispose de nouveaux arguments conséquent et il est plus que probable qu'ils n'hésitent pas à s'en servir.

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